Du 24 septembre 2013 au 2 janvier 2014 se tient au Musée d'Orsay une exposition autour du Nu, (Masculin/Masculain. L'homme nu dans l'art de 1800 à nos Jours) ;
Pro Patria, nu de Lecomte de Nouy, a été traité avant de partir à Paris pour y être exposé.Les bordures révèlent le réemploi d’une toile déjà peinte, au format plus important, que l’on peut dater de 1883 grâce à la signature au dos de la toile « 19 7bre 83 ». fragments de composition visibles sur les bordures.
Cette oeuvre avait été présentée au Salon de 1893, où une photographie ancienne (avant 1900) et les commentaires des critiques du Salon (Guy de Montgaillard, Lecomte du Noüy, Paris 1906) permettent de connaitre la composition initiale modifiée (scène de bataille contemporaine en arrière plan effacée ensuite pour éviter les commentaires politiques) ; cette reprise par l’artiste est antérieure à 1900 (acquisition par le musée).
1.
Etat général de l’œuvre
Les moisissures sont
présentes au revers (toile) et sur la face, particulièrement en partie basse.
Le mycelium noir est très incrusté dans le réseau de craquelure et dans la
toile. En dehors des moisissures, bon été général malgré la présence d’un
réseau de craquelures complexe lié à l’histoire matérielle de l’œuvre ; Ce
réseau de craquelures prématurées est généralisé et stable.
Le support présente
quelques déformations directionnelles suivant le réseau de craquelures (contraintes
liées à l’épaisseur de 2 couches picturales superposées et probablement
amplifié suit à l’apport d’humidité lié au sinistre) ; des déformations
convexes en parties basses liées à la présence de scrupules (petites échardes
de bois du châssis supprimées partiellement).
Certaines
craquelures sont observées comme pouvant présenter des amorces de soulèvement à
terme, mais sont stables (à surveiller).
3 gouttes de résines
sont observées à dextre : elles semblent avoir coulé avec l’apport accru
d’humidité.
1.
Etat général du cadre
Sa restauration a été confiée à Sébastien David.
1.
Interventions
1.
Contrôle : Les zones de fragilité potentielle
sont jugées stables et ne sont pas consolidées.
2.
Dépoussiérage : Un dépoussiérage important du
revers et de la face est effectué (aspirateur Nilfisk avec Filtre Hepa,
pinceaux propres et désinfectés).
3.
Traitement antifongique : Après
dépoussiérage, un premier passage de nitrate d’éconazole[1]
aqueux est effectué par pulvérisation contrôlée sur la face (avec compresses en
cas de formations de gouttes à la surface), et au revers ; le châssis et
les chants sont traités au pinceau. Après le premier passage, un dépoussiérage
à l’éponge en latex microporeuse est effectué : une part importante du
mycelium noir est supprimé, mais une autre partie reste piégée côté pictural
dans le vernis, régénéré par la part d’alcool du fongicide (éconacide). Le
second passage fongicide est effectué le lendemain, conformément aux
prescriptions du laboratoire.
4.
Mesures conservatoires au revers : Les clés
sont sécurisées, les scrupules supprimés et un dos protecteur à base de carton
pHiCore est placé au revers.
[1] Econacide : solution fongicide
au nitrate d’éconazole 2g/litre mise au point par le LRMH en solution aqueuse (France
Organo Chimique).
Auteur : Jean Lecomte du Nouÿ
Format : 1, 02m x 1, 80m
coulures de peinture / vernis |
à voir / à lire :
Atelier du peintre : http://www.photo-arago.fr/Archive/27MQ2PE3WCQT/17/Lecomte-du-No%C3%BCy,-Jean-Jules-Antoine-(1842-1923)-(peintre---sculpteur)-2C6NU02UV9E7.html
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