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Dérestauration d'une scène de mariage

Cette scène de genre représentant un mariage folklorique dans un paysage imaginaire (hormis peut-être la maison placée en haut de la montagne à droite) devait être placée dans une boiserie autrefois. Démontée de ce type de décor, la toile a été tendue sans ajout de bande de tension ni rentoilage sur un châssis grossier : les bords ont donc été rabattus sur les chants, ce que montre le montage ci-dessus.

Lors de cette intervention, de nombreuses retouches de bonne qualité ont été appliquées, mais elles sont recouvertes d'un vernis très épais (qui semble maintenir les écailles en amorce de soulèvement), vernis oxydé en partie et vernis extrêmement brillant qui gêne terriblement la lecture de l'oeuvre.

 Avant traitement
Après suppression du vernis (et des retouches)

La suppression de ce vernis implique nécessairement la suppression des retouches, dévoilant une surface lacunaire importante.
 Détail en court de traitement

 L'oeuvre est en amorce de soulèvement et présentent de nombreuses zones de décollement d'écaille (voir détail ci-dessous) : les refixages sont effectués en alternance avec la suppression du vernis.

 Soulèvements : il s'agit la plupart du temps d'écailles de peinture originale placé à proximité des repeints : les mastics des repeints sont très rigides et la différence de comportement entre le repeint et l'original sont incompatibles.

 Détail après suppression des repeints.

Vue générale après dégagement des repeints et suppression du vernis.


Après suppression des repeints débordants puis refixage des soulèvements, l'oeuvre apparaît toujours déformée (réseau de craquelure très marqué). Pour atténuer cet aspect, un cartonnage est nécessaire. Il est réalisé avec la participation d'Agata.

Le cartonnage permet d'atténuer les déformations, mais le réseau de craquelure vertical, lié au roulement de la toile, reste visible.

après remontage de l'oeuvre sur un châssis neuf sur mesure, les mastics comblent les lacunes et de nouvelles retouches, d'abord à l'aquarelle puis au couleurs pour conservation Gamblin sont appliqués. Une vernis satiné recouvre l'ensemble.

 Vue d'ensemble après pose de mastics
Vue d'ensemble après pose du ton de fond (retouche aquarelle)

La dernière couche de retouche, en glacis est posée sur ce ton de fond pour bien s'intégrer à le'nesmble.

Cette restauration a nécessité un temps important sans pour autant être spectaculaire : elle a permis avant tout d'assurer une bonne conservation à long terme, puisque de nombreuses zones demeuraient en soulèvement du fait des déformations de support nombreuses.

Le nettoyage a permis de retrouver une belle harmonie colorée et une fraîcheur de ton qui met en valeur cette scène de mariage aux joueurs de palet d'un autre temps.


Dérestauration du portrait de femme (Ecole française XVIIIe s.)

Retour sur le traitement du Portrait de Femme, Ecole française, XVIIIe siècle.





Pour mesurer le degré d'oxydation et la nature de la résine de vernis à supprimer, nous avons effectué un test de solubilité (ci-dessous).
Le vernis, très épais, a dû être supprimé à l'aide de gels. Son épaisseur était telle qu'il réalisait une sorte d'inclusion de la couche picturale : les déformations des écailles étant situées sous le vernis, supprimer l'ensemble de cette couche est devenu essentiel afin de retrouver un niveau de couche picturale plan.
Les tests de solubilité ont aussi permis de voir l'étendue des repeints. Ces repeints on pû être solubilisés aux solvants organiques, mais ils étaient situés la plupart du temps sur un mastic à la céruse très dur, qui a été supprimé par voie mécanique (scalpel), tout en alternant avec des refixages localisés dans les zones fragiles.



Détail en cours de dérestauration : une fois le vernis et les repeints supprimés, un mastic blanc à la céruse est visible : il est situé sur d'importantes surfaces de peinture originale.




Après ces opérations très longues et très minutieuses, nous avons réalisé un ultime cartonnage, qui a permis de retrouver un niveau plan satisfaisant.
L'oeuvre a enfin été remontée sur un châssis ovale neuf, après avoir renforcé son revers de bandes de tension et d'une pièce (pour la déchirure).