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Ouverture du Musée Soulages

Interventions avant ouverture au Musée Soulages (Rodez)

Intervention avant ouverture du musée Soulages

Intervention avant ouverture du musée Soulages : Détacher les poussières incrustées (Pierre Soulages, peinture de 1964).

Intervention avant ouverture du musée Soulages : Retouche d'une lacune (Oeuvre de Pierre Soulages de 1946)

Intervention avant ouverture du musée Soulages : Refixage en cours sur une peinture de Pierre Soulages de 1965.

Les interventions de conservation-restauration sont indispensables pour l'ouverture du musée, les oeuvres devant être conditionnées pour leur conservation inaliénable et imprescriptible : constat d'état, traitement d'urgence (refixages la plupart du temps), retouches minimales, dépoussiérage, toutes ces interventions sont réalisées avant l'ouverture du Musée Soulages au public.

Tout sur le Musée : http://musee-soulages.grand-rodez.com/

Détacher des moisissures sur une œuvre contemporaine

Une oeuvre composée d'acrylique de 2005 a subi un dégât des eaux qui a provoqué un développement de moisissures : les champignons ont laissé un grand nombre de "piqures", petites taches brunes inscrutées dans la trame de la toile.

L'oeuvre a été traitée avec un antifongique mais les piqures restent visibles et ne rendent pas l'oeuvre présentable : un traitement de désincrustation des taches brunes d'origine fongique doit être réalisé.

Cette intervention est rare, particulièrement sur une oeuvre aussi récente, et un protocole de traitement inédit est mis en place avec Agata Graczyk (Institut national du Patrimoine).

Le protocole se développe suivant trois axes :
1. Recherche bibliographique sur des cas similaires (art contemporain, textile, arts graphiques, art rupestre, art monumental, etc., et orientation via des échanges avec des professionnels spécialistes) ;
2. Essais de produits adaptés, tant par leur nature, compatibilité avec les matériaux, efficacité vis à vis de la tache, que par leur mise en oeuvre et leur innocuité sur la peinture.
3. Mise en place du protocole de restauration de l'oeuvre.

Taches laissées par les moisissures au revers de l'oeuvre.

Taches laissées par les moisissures visibles sur la face.

Taches laissées par les moisissures visibles sur la face

Répartition des taches au revers.

Sous UV : d'autres traces de moisissures sont visibles (revers).


Tests pour l'innocuité des produits : sur des échantillons de toile (peintes et vierges) donné par l'artiste.

GLeb, La douche des mineurs, Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine, Angers.

L'aspect de l'oeuvre est modifiée entre 1949 (photo Swany) et 1950 (inauguration expo Gleb):
Gleb, "la douche des mineurs", en 1949 (photo: Swalny)
 Sur cette image, les mineurs sont nus, on distingue déjà des plis à senestre (et godet d'angle en bas).
Gleb, "la douche des mieurs", en 1950 (photo Swalny)
Sur l'image de l'inauguration de l'exposition Gleb en 1950, on remarque une partie à droite qui a disparu...

Archives Musée de la tapisserie contemporaine : la partie droite est présente ; on remarque que toutes les toiles sont punaisées directement sur le mur et non tendues ; le motif de la partie à droite est continu (sol douche) ; l'oeuvre constitue d'avantage un triptyque avec un motif central qui concentre aussi le point de fuite de la composition.

Etat en 203 : les plis déjà présents en 1949 apparaissent à peine tant les autres déformations sont importantes, un problème de tensions localisées apparait à senestre et rayonne sur l'ensemble de la toile. 

Pierre David en cours de prise de vue au Musée des Beaux-Arts d'Angers (lumière rasante du revers).
Gleb, "la douche des mineurs", dessin préparatoire, réserves etc. la technique de mise en oeuvre est clairement lisible.

Gleb, "la douche des mineurs", trait dessin sous-jacent, limites d'aplat.

détail sous UV d'une partie reprise entre 1949 et 1950 (repentir) : aucune différence de fluorescence n'est distinguée.

Lumière traversante montrant la finesse de la couche picturale, les réserves et les lacunes liées à de mauvaises conditions de conservation (oeuvre laissée en toile libre jusqu'en 2001).

Détail de la bordure dextre : les plis sont constitutifs (déjà visibles sur la photo de 1949, avant la reprise de 1950) : ces plis ne serot pas repris puisque la couche picturale est appliquées dans les creux : un aplanissement risquerait de créer des craquelures et lacunes irrémédiables.

Gleb, "Mineur fuyant"



Gleb, Mineur fuyant, 92 x 37 cm, Musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine, Angers.
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Gleb, Mineur fuyant, Musée Jean-Lurçat, Angers
Vue générale avant intervention

A propos de Gleb :

Yehouda Chaim Kalman dit Thomas GLEB (1912-1991) est né à Lodz (Pologne) et est mort à Angers en 1991.
Après une éducation dans une famille de tisserand et une formation de peintre, il arrive à Paris en 1932 (il a alors 20 ans) : c’est à Paris qu’il exécute ses premières œuvres.
Pendant la seconde Guerre mondiale, sa famille est exterminée ; lui s’engage dans un des régiments les plus décimé dont il est démobilisé en 1940 ; les Nazis pillent néanmoins son atelier cette même année 1940. Membre actif du groupe de résistance juive "Solidarité", il est arrêté par la Gestapo, torturé et déporté en Allemagne en train, dont il parvient à s'échapper. Son nouvel atelier (à Grenoble) est à son tour pillé. Il profitera après la guerre de ses contacts noués parmi le cercle de résistants.
Après une période polonaise (1951-1957) où il exécute des cycles d’œuvres, (cycle du cirque, cycle du coq, dont quelques exemples sont présents dans les œuvres du Musée de la Tapisserie contemporaine) il revient en France, réalise surtout des tapisseries : il passe définitivement à l’abstraction en peinture.

Histoire matérielle de l'oeuvre

Cette peinture datée de la fin des années cinquante provient du fond de la collection Kalman donné au Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie contemporaine en 2004 : œuvre appartenant à Gleb jusqu’à la fin de sa vie, l’Ouvrier Fuyant fait partie des œuvres qui ont suivi l’artiste de Pologne en France, puis de Royaumont à Angers.

Comme toutes ses œuvres transférées, le châssis n’est pas original et de qualité médiocre (voilé). Le support présente de ce fait de nombreux défauts, dont déformations et tension hétérogène.

Des reprises importantes de la peinture ont été effectuées ; ces repeints, de la main de l'artiste qui sont considérés comme des reprises recouvrent l'ensemble de la surface peinte, et sont très peu adhérents sur la première couche picturale.
Gleb, Mineur fuyant, couleurs modifiées (couche  picturale sous-jacente visible)



Altérations & interventions

De nombreuses zones sont en amorce de soulèvement et sont consolidées. Les déformations de support qui amplifient  ce phénomène sont corrigées par le démontage de l'oeuvre et la mise en extension (bande de tension sur bâti extenseur). cette consolidation est complexe : l'oeuvre est sensible à une chaleur au delà de 80°, à tous les solvants organiques polaires, la surface est sensible aux lustrages dans les zones mates (ciel) et présente une tendance à la matité accrue dans les zones brillances (personnage, sans paysage). Des zones importantes ont été déplaquées (casquette entière) et quelques petites zones éparses sont lacunaires, laissant visible la couche de peinture sous-jacente.


Détail d'un soulèvement de la couche picturale supérieure


Détail après refixage

Réintégration

La question de la retouche est problématique et demande une réflexion supplémentaire.

De nombreuses petites zones laissent apparaître la sous-couche de façon très discordante et demandent  de ce fait une intégration illusionniste. Ces zones étant très réduite, la retouche est acceptable.
Gleb, Mineur fuyant, détail dans le ciel : sous-couche discordante et très visible.
Les surfaces largement déplaquées représentent elles, une retouche très importante, qui demande une part d'invention ou d'interprétation importante. C'est le cas de la casquette (et des zones relevées en orange). la présence d'une sous-couche aux couleurs proches n'est pourtant pas gênante pour ces zones.

Gleb, Mineur fuyant, Zone entièrement déplaquée de la casquette. 
Gleb, Mineur fuyant, détail de la zone précédente.


Gleb, Mineur fuyant,
relevé en orange des déplaquages sur sous-couche en harmonie
et en turquoise des zones aux sous-couches discorantes.
Cette nature d'une peinture reprise demande un choix de matériau très judicieux : la retouche doit donner une même matière, un même brillant et une même couleur, alors qu'elle est placée sur une couche picturale originale.
Voir ces zones aujourd'hui contribue à une meilleure compréhension de l'oeuvre qui a une histoire matérielle très riche : pourquoi Gleb a-t'il repeint le fardeau rouge du mineur en fardeau gris? A quel moment de son engagement politique a-t'il voulu modifier cette symbolique ; ou n'est-ce qu'une reprise esthétique?

Cependant, ne pas réintégrer ces zones et les laisser visibles ne respecte pas l'aspect final de l'oeuvre, qui a été confiée au Musée Jean Lurçat et de la tapisserie contemporaine dans sa version finale repeinte.

Accrochage de toiles libres de Jean-Pierre Pincemin

En prévision de l'exposition qui se tiendra au Musée des Beaux-Arts d'Angers (à partir de mai 2010) nous avons - avec le précieux concours de Cecilia Winter, Marie Pignon et l'ensemble des équipes techniques du Musée - préparé les oeuvres prêtées à leur présentation : dépoussiérage, décrassage, opérations de conservation (reprise de déchirures, refixages) et pose de systèmes d'accrochage ;



Voici une présentation des opérations :


  • Carrés-collés (à la néoprène)

Décrassage en cours (partie droite)

Intégration des oeillets placés aux emplacements pré-existants



Intégration des oeillets placés aux emplacements pré-existants

Tache sur la face

Suppression de la tache au tri-ammonium citrate



Déchirure complexe








accrochage par anneaux

  • Pour les empreintes rouges et bleues

Accrochage avec le velcro pré-existant

  • Vermicelles:

Reprise de déchirure (revers)





  • Pour une Palissade : pose de Velcro sur une bande d'intervention, consolidés par des oeillets:







  • Pour les carrés-collés (technique mixte sur toile cirée : carrés sollés à la néoprène) :



Le maintient par un fourreau (initialement prévu) est impossible à cause de la nature du support (adhérence très faible sur une surface cirée) ; nous avons donc opté pour la pose d'oeillets intégrés, la plupart du temps insérés dans des trous pré-existants :





Présentation de l'ensemble




Suspension par barre initialement prévue


Oeillets intégrés finalement choisis.















Toiles libres de Pincemin


Grille noire et blanche, 1970...


Vue face générale




Déchirures de toile, nombreuses déformation,


Taches sur la face,


Pertes et cohésion des plages blanches et des plages noires, déplacage de couche picturale...



Déformations de toile (stockage sur rouleau)



Coulure de colle

perte de cohésion de la couche blanche entrainant un déplacage (zones déformées)

"réparation" du carré-collé supérieur décollé (à modifier)