Portrait de Gaillard par Auguste Blondel


L’œuvre appartient au Musée des Beaux-Arts de Nantes depuis la donation des descendants de Monsieur Gaillard en 1920. Se sont ces derniers qui ont indiqué l’identité du portrait ainsi que sa date d’exécution.D’après les lettres consécutives à la donation, le portrait représente Louis-Joseph Gaillard, un ‘dessinateur amateur’ né à Nantes en 1819 et mort dans la même ville en 1899. Son portrait par Blondel daterait de 1836.Il est possible qu’il y ai eut confusion avec Claude-Ferdinand Gaillard (Paris 1834-1887), mais dans ce cas le portrait ne daterait pas de 1836. Claude Ferdinand Gaillard était peintre d’histoire, de portrait et graveur, élève de Léon Cogniet. Vers 18 ans, il faisait quelques essais d’eau-forte, et, pour vivre, travaillait à des gravures de mode chez Hopwood et Le Couturiere. En 1856, il obtient le Grand Prix de Rome pour la gravure. A la suite d’une cruelle maladie, il meurt en pleine possession de son talent à 53 ans. Il existe un portrait de l’artiste : achat du Vte Bauer, 13 février 1924, portrait de l’artiste 580 frs (Source : Emmanuel BENEZIT, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Tome 4, Librairie Gründ, 1956, p.129).



Auguste-Georges Blondel serait lui né à Nantes en 1799 et mort dans la même ville en 1872. (voir La tricoteuse, dessin conservé au musée des Beaux-Arts de Rennes).Aucune mention de traitement de conservation-restauration préalable n’est faite dans le dossier d’œuvre consulté le 25 mai 2007.L’observation de l’œuvre avant traitement indique pourtant qu’un traitement important a été réalisé au début du XXe siècle.
Un premier constat d’état permet d’observer un rentoilage à la colle de pâte. L’observation des zones de soulèvements et lacunaires montre cependant la présence d’une couche picturale sous-jacente à la composition visible, qui pourrait avoir des conséquences sur l’adhérence de la couche picturale et expliquer la forme atypique du réseau de craquelure.


L'existence d'une couche picturale sous-jacente est confirmée par la radiographie, qui montre l’existence d’un portrait sous-jacent, composé à l’inverse du portrait de Gaillard. Il s’agit d’un homme d’une cinquantaine d’années, placé en buste. La radiographie met également en évidence la toile originale (trame visible), les traces du châssis initial à écharpes (diagonales visibles dans les angles supérieurs), le réseau de craquelure.Format : les dimensions 91,35 x 73,08 cm correspondent au format standard XVIIIe siècle (Pernety) de 30 sol. Transformé au XXe par le 30 figure.







Un mélange de solvants à base majoritaire d'isopropanol a été utilisé pour solubiliser le vernis et une partie des repeints débordants ou des surpeints.




















Après nettoyage, les lacunes sont comblées avec un mastic à base de blanc de meudon et de colle de peau. Un vernis général est appliqué sur la surface de l'oeuvre (résine naturelle), puis les retouches sont effectuées uniquement sur les mastics, afin de rendre son homogénéité à l'oeuvre et sa lisibilité.



Un vernis final est vaporisé sur l'ensemble de l'oeuvre (résine synthétique), puis l'oeuvre est ré-encadrée (le cadre a été légèrement amménagé pour limiter les frottements de la feuillure sur la surface picturale).


Un dos protecteur (carton cannelé à réserve alcaline) est vissé au revers de l'oeuvre pour limiter les variations hygrométriques et l'empoussiérement par le revers de l'oeuvre.