Rembrandt, (Harmensz van Rijn dit) : Autoportrait

Pulvérisation de solution antifongique compatible avec les matériaux de l'oeuvre : intervention réalisée au Musée.

 Autoportrait de Rembrandt probablement transposé sur toile.
Traitement de moisissures présentes dans la colle de rentoilage.

Autoportrait de Rembrandt
Les moisissures et l'exposition à l'humidité provoquent des blanchiments (mycéliums blancs et chancis)


Portrait d'homme par Collieys 1842

Huile sur toile (préparation artisanale au format) tendue sur châssis fixe à écharpe. Le format a été agrandi avec la pose d'une baguette en partie basse (pour inétgrer le portrait dans un cadre).

L'oeuvre souffre de déchirures reprises grossièrement.
Portrait d'homme signé S Collieys 1842

tampon au dos de la toile (marchand de couleur et toile)


Revers de l'oeuvre : des rubans adhésif maintiennent la déchirure au revers

Les adhésifs sont démontés

Revers après démontage des adhésifs



Nettoyage du revers

Détail de la zone accidentée : les déchirures ont été grossièrement recouvertes de matière noire (cirage?)



Détail de la zone déchirée sous UV : les repeints (noir) apparaissent au dessus de l'épais vernis (bleu-vert)

Restauration du Portrait d'un homme, par L. Bouwens




Œuvre :
Portrait d'homme
Auteur :
signé et daté "L. BOUWENS 97"
Format :
60,5 x 50 cm (proche 12F)
Technique :
peinture à l'huile sur toile

Support : Toile tendue sur son châssis à clé (traverse médiane) original).




La préparation industrielle très fine est visible sur les chants. La couche picturale soufre d'un déplacage généralisé à la surface de l'encollage de la toile :







Ce déplacage peut être dû à un dégât des eaux (traces de franges capillaires dans la toile). Les zones les plus altérées correspondent à l'avers du châssis, ce qui peut être dû a un contact prolongé d'humidité.

Les zones lacunaires et en soulèvement représentent 44% de la surface de l'oeuvre (zones rouges sur le relevé ci-dessous).





Pour pouvoir traiter cette oeuvre extrêmement lacunaire et fragile, nous avons protégé la surface (pose d'un papier de protection provisoire à la colle de méthyl-cellulose), puis nous avons démonté l'oeuvre de son châssis (pour pouvoir réaliser un traitement général).












La toile est ensuite nettoyée, puis mise en extension



Après nettoyage, masticage et retouches à l'aérographe, l'oeuvre est remontée sur son châssis.

Ont participé à cette restauration : Agata Graczyk, Juliette Serre, Marie Dion et Marie Zdyb : elles sont ici vivement remerciées!



... en cours



Travail en cours

Abidine Dino : Marine

Encrassement et soulèvements dans les aplats blancs
Refixage des soulèvements
usures
usures retouchées
Lacune laissant apparaitre la sous-couche rose, écailles et soulèvements
Réintégration des lacunes

Soulèvements
   
Amorces de soulèvements vues sous microscope       

Ouverture du Musée Soulages

Interventions avant ouverture au Musée Soulages (Rodez)

Intervention avant ouverture du musée Soulages

Intervention avant ouverture du musée Soulages : Détacher les poussières incrustées (Pierre Soulages, peinture de 1964).

Intervention avant ouverture du musée Soulages : Retouche d'une lacune (Oeuvre de Pierre Soulages de 1946)

Intervention avant ouverture du musée Soulages : Refixage en cours sur une peinture de Pierre Soulages de 1965.

Les interventions de conservation-restauration sont indispensables pour l'ouverture du musée, les oeuvres devant être conditionnées pour leur conservation inaliénable et imprescriptible : constat d'état, traitement d'urgence (refixages la plupart du temps), retouches minimales, dépoussiérage, toutes ces interventions sont réalisées avant l'ouverture du Musée Soulages au public.

Tout sur le Musée : http://musee-soulages.grand-rodez.com/

Composition avec chien suposée de Wynants

Le nettoyage (allègement de vernis et suppression des repeints) permet de mieux apprécier les détails et la finesse d'exécution ;
La gamme colorée est très dense, malgré le soleil couchant.
La composition très resserrée montre un prétexte de nature morte où l'étalage de légumes d'hiver, gardé par le chien attaché, sert de repoussoir à la scène du second plan où une femme tenant un enfant par la main se dirige vers la direction indiquée par le cavalier.

Cette oeuvre est probalement une peinture initialement réalisée sur bois, transposée sur toile.







Composition en cours de nettoyage
 Cette composition est une partie d'une paire attribuée à Wynants, mais l'ensemble a été restauré au XIXe et une nouvelle restauration, pour supprimer le vernis très oxydé et les repeints débordants est nécessaire.
Détail en bas à gauche après refixage : une inscription pourrait être lisible


Jules Pascin : Jeune fille à la mandoline

"Jeune Fille à la Mandoline", Musée de Guéret, détail du visage © PHLG 2014
Jules Pascin est le pseudonyme de Julius Mordecai Pincas (né en Bulgarie en 1885), le Prince de Montparnasse", décrit par Hemingway

Son modèle de prédilection était Cecil Vidil (Lucy), modèle à l'Académie Matisse avant de devenir l'épouse de Per Krohg (puis la maitresse de Pascin) ; Elle est probablement le modèle qui a servi pour cette Jeune fille à la mandoline du Musée de Guéret.

Il vit à Montparnasse, puis à Montmartre après son retour des Etats-Unis, mais le tampon au dos du châssis indique que cette œuvre a été réalisée à l'époque montparnassienne ;

"Jeune Fille à la Mandoline", Musée de Guéret, détail du tampon au revers © PHLG 2014
Pourtant, l'oeuvre a été initialement montée sur un châssis au format strictement identique à celui-ci, puis montée sur ce châssis comme le montre l'observation des chants de l'oeuvre.
"Jeune Fille à la Mandoline", Musée de Guéret, détail du retour de la toile sur les chants et traces du premier clouage (pas de traces de clouage sur le bois du châssis) © PHLG 2014
Ce châssis à clés (arrondies) portant sur sa traverse médiane la marque « modèle déposé B » est un châssis du XIX, que l'on trouve souvent pour les oeuvres impressionnistes (et rarement pour les oeuvres de l'Ecole de Paris) La marque MODELE DEPOSE / B est celle du fabriquant de couleurs Bourgeois Ainé, société qui a été parmi les plus grands fournisseurs de peinture en France dès 1867 ; leurs mode d’assemblage des châssis est breveté par la marque Modèle Déposé B, qui était considéré comme un garant de qualité à partir des années 1890. Cette marque se retrouve sur de nombreuses œuvres autour des années 1890 :

- Charles Kuwasseg (1838 - 1904), Vue de Montagne, Musée des beaux-arts de Dole.
- Armand Guillaumin (1841-1927), La mer à Saint-Palais, 1892, Wallraf-Richartz-Museum & Fondation Corboud, Cologne (Allemagne).
- Armand Charnay, (1844 -1916) La pêche et L’arrosoir, Musée Hospitalier, Charlieu.
- Emile Renouf (1845 - 1894), Eglise d'Harfleur, 1892, musée Malraux, Le Havre.
- Claude Monet (1840-1926), La Meule; 1891, Collection Bogart, Musée Marmottan-Monet, Paris.
(voir  http://visite-d-atelier.blogspot.fr/2010/10/claude-monet-la-meule-soleil-couchant.html)
 ou au début du XXe sur un portrait :
Jean de La Hougue (1894-1959), Portrait du Marquis d'A., collection privée.
http://visite-d-atelier.blogspot.fr/2010/06/portrait-de-monsieur-da-par-jean-de-la.html)


Détail du tampon au centre de la traverse médiane
Catalogue Bourgeois Ainé (autour de 1888)
Revers de l'oeuvre lumière transmise
Nous ignorons la raison de ce remontage sur un châssis ancien.

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L'oeuvre doit être refixée et "bichonnée" avant son départ pour exposition au Japon ; C'est le commité Pascin qui a pris la responsabilité de cette intervention.

Détail des soulèvements et lacunes



Les interventions suivantes sont réalisées :


-         Dépoussiérage très important, à 4 reprises, du revers par aspiration, microaspiration, chiffon microfibre et gommage de la toile à l’éponge en latex.
-         suppression des scrupules (éléments de poussière, paille, plâtre et sable placés entre le montant inférieur du châssis et la toile provoquant déformations localisées et amorces de soulèvement).
-         refixage avec du PRIMAL  e330S dans de l’éthanol et à l’Aquazol 200 à 16% dans l’eau (avec ajout de tensio-actif Triton DF12).
-         Masticage des lacunes au Modostuc couleur Mogano, puis réagréage
-         retouches des lacunes aux couleurs Gamblin Conservation Colors® dans une résine Laropal A81, solvant Lactate d’éthyle.
-         Intégration des coulures visibles, après accord de Charlotte Guillois, par pose de touches légères à l’aquarelle (réverible dans l’eau, l’innocuité de l’eau ayant été testée au préalable),
-         Suppression locale de taches au scalpel (sous loupe)
-         sécurisation des clés
-         bordage des montants de l’œuvre pour protection et pour assurer la tension périphérique avec un papier de type japonais (papier de chanvre) posé avec une colle de cellulose (ether de cellulose, Klucel G).
Installation d'un Stretcher Bar Lining au revers.

Le châssis est voilé, des préconisations sont nécessaires pour le conditionnement de l'oeuvre. 
Détail de la zone lacunaire après refixage et retouche