Portrait de Rabelais par Durrans (1754-1847)



Peinture à l’huile faisant partie d’une série de portraits conservés au Musée de l’Hôtel Goüin et exécutés par le même artiste : Louis-François Durrans.






Louis-François Durrans est né à Marseille en 1754 et mort à Paris en 1847. La tradition veut qu’il ait été élève de Vien lors de sa formation à Paris. Etabli en Touraine, il y entame une série de portraits posthumes des personnages illustres de la région, tels Rabelais, Descartes et Racan (G. Schurr 1820-1920, Les petits maîtres de la peinture: Valeur de demain, Volume 5, Éditions de l'Amateur, 1979 p.14). D’après Sophie Jouin Lambert (S. Join-Lambert, Musée des beaux-arts de Tours, Peintures françaises du XVIIIe siècle: catalogue raisonné, Silvana, 2008, p.116), c’est à Marseille qu’il a réalisé la série des personnalités tourangelles contemporaines, le peintre s’y étant installé après son Grand Tours d’Italie qu’il avait dû interrompre à cause de ses trop faibles moyens financiers.












Le musée de l’Hôtel Goüin conserve un ensemble de 6 portraits, que l’on peut scinder en deux groupes : les personnages illustres, portraits postumes (Rabelais, Descartes) – réalisés en Touraine et les tourangeaux contemporains (de Dreux, Jean-Nicolas Bouilly, écrivain ; Rougeot, conservateur du Musée des Beaux-Arts et Veau-Delaunay, député, membre de la SAT) – réalisés à Marseille.






 
Le portrait de Rabelais a fait l'objet d'une étude approfondie dans le cadre de son traitement pour son accrochage à la Devinière, Maison natale de Rabelais.

Ce portrait est un pastiche de l'Autoportrait à l'index de Maurice-Quentin de La Tour, présenté au Salon de 1737 comme l'Auteur qui rit

La série tourangelle conservée au Musée de l’Hôtel Gouïn est bien exécutée suivant la même technique et sur les mêmes matériaux : la toile est épaisse, son tissage est lâche (armure toile à la trame ouverte), le châssis est fixe à écharpes, la toile y est maintenue par des semences, la préparation est artisanale (pas de préparation sur les chants).









Comme tous les portraits de cette série, Le portrait de Rabelais présentent un réseau de craquelures prématurées lié aux matériaux utilisés par Durrans (réseau formé au cours du séchage de l’œuvre). Ce réseau est gênant pour la lecture de l’œuvre, mais il ne constitue pas de menace pour sa conservation.








Détail lumière rasante : réseau de craquelures prématurées liées à l'excès de siccatif













Portrait de Rabelais avant traitement




Portrait de Rabelais après traitement









Revers : châssis à écharpe original






Vue générale sous lumière UV






Photographie Infra-rouge (cliché Arc Antique)

Aucun dessin préparatoire n'est visible.











Après restauration de l’œuvre, le réseau de craquelures prématurées apparaît très gênant pour la lecture de l’œuvre. Notre proposition présente une solution d’intégration de ce réseau dans le respect des règles relatives à la conservation-restauration définies par la règle d’éthique de l’ECCO :






« La restauration consiste à intervenir directement sur des biens culturels endommagés ou détériorés dans le but d'en faciliter la lecture tout en respectant autant que possible leur intégrité esthétique, historique et physique ».