Portrait de l'Amiral de G? par Dubois

Portrait d'homme, Huile sur bois, Dim : 64 x 53,5 cm:


Signature & Date face :
« Dubois 1805 »

Inscriptions manuscrites au revers :
« Malaine Ptre en Voitures Rue et Faubg Martin n° 19 / Tiens Magasin des Panneaux de Toutes Grandeurs à Paris »

Peinture sur panneau de bois constitué de deux planches fines, biseautées, assemblées par collage et renforcées au revers par des bandelettes de toile. Bois à fibre dense et régulière (chêne) en bon état, présentant peu de jeu, malgré l’amorce d’une fine désolidarisation en partie supérieure.

La couche picturale est fine, constituée de demi - pâte et de glacis. La signature « Dubois 1805 » nous laisse penser qu’il s’agit d’un portrait par Frédéric Dubois, portraitiste actif à Paris entre 1780 et 1818, dont le Musée du Louvre possède quelques miniatures, comme celle présentée ci-contre : Portrait de Joseph Artaud.

ce portrait peut être approché d'un autre portrait que nous avons restauré, publié à cette page en octobre 2010:
http://visite-d-atelier.blogspot.com/2010/10/portrait-de-henry-jacques-gouin.html

L’œuvre souffre d’un encrassement et d’une oxydation des matériaux organiques de surface importants : une opération de nettoyage est nécessaire pour permettre sa présentation : celui-ci est effectué après décrassage de la face et du revers puis allègement de vernis avec des proportions variables de ligroine et d'isopropanol. les repeints huileux sont supprimés au DMSO rincé à l'acétate d'éthyle.


 Test d'allègement de vernis Ligroine 70% - éthanol 30%

 Décrassage du revers, laissant apparaître l'inscription :
« Malaine Ptre en Voitures Rue et Faubg Martin n° 19 / Tiens Magasin des Panneaux de Toutes Grandeurs à Paris »
 l'allaigement de vernis paremet de retrouver un grand nombre de détails, notamment dans les zones sombres ; quelques inscriptions sont devenues à nouveau lisibles, comme sur la lettre?

Un vernis  est passé ensuite au spalter sur l'ensemble .

Portrait de Rabelais par Durrans (1754-1847)



Peinture à l’huile faisant partie d’une série de portraits conservés au Musée de l’Hôtel Goüin et exécutés par le même artiste : Louis-François Durrans.






Louis-François Durrans est né à Marseille en 1754 et mort à Paris en 1847. La tradition veut qu’il ait été élève de Vien lors de sa formation à Paris. Etabli en Touraine, il y entame une série de portraits posthumes des personnages illustres de la région, tels Rabelais, Descartes et Racan (G. Schurr 1820-1920, Les petits maîtres de la peinture: Valeur de demain, Volume 5, Éditions de l'Amateur, 1979 p.14). D’après Sophie Jouin Lambert (S. Join-Lambert, Musée des beaux-arts de Tours, Peintures françaises du XVIIIe siècle: catalogue raisonné, Silvana, 2008, p.116), c’est à Marseille qu’il a réalisé la série des personnalités tourangelles contemporaines, le peintre s’y étant installé après son Grand Tours d’Italie qu’il avait dû interrompre à cause de ses trop faibles moyens financiers.












Le musée de l’Hôtel Goüin conserve un ensemble de 6 portraits, que l’on peut scinder en deux groupes : les personnages illustres, portraits postumes (Rabelais, Descartes) – réalisés en Touraine et les tourangeaux contemporains (de Dreux, Jean-Nicolas Bouilly, écrivain ; Rougeot, conservateur du Musée des Beaux-Arts et Veau-Delaunay, député, membre de la SAT) – réalisés à Marseille.






 
Le portrait de Rabelais a fait l'objet d'une étude approfondie dans le cadre de son traitement pour son accrochage à la Devinière, Maison natale de Rabelais.

Ce portrait est un pastiche de l'Autoportrait à l'index de Maurice-Quentin de La Tour, présenté au Salon de 1737 comme l'Auteur qui rit

La série tourangelle conservée au Musée de l’Hôtel Gouïn est bien exécutée suivant la même technique et sur les mêmes matériaux : la toile est épaisse, son tissage est lâche (armure toile à la trame ouverte), le châssis est fixe à écharpes, la toile y est maintenue par des semences, la préparation est artisanale (pas de préparation sur les chants).









Comme tous les portraits de cette série, Le portrait de Rabelais présentent un réseau de craquelures prématurées lié aux matériaux utilisés par Durrans (réseau formé au cours du séchage de l’œuvre). Ce réseau est gênant pour la lecture de l’œuvre, mais il ne constitue pas de menace pour sa conservation.








Détail lumière rasante : réseau de craquelures prématurées liées à l'excès de siccatif













Portrait de Rabelais avant traitement




Portrait de Rabelais après traitement









Revers : châssis à écharpe original






Vue générale sous lumière UV






Photographie Infra-rouge (cliché Arc Antique)

Aucun dessin préparatoire n'est visible.











Après restauration de l’œuvre, le réseau de craquelures prématurées apparaît très gênant pour la lecture de l’œuvre. Notre proposition présente une solution d’intégration de ce réseau dans le respect des règles relatives à la conservation-restauration définies par la règle d’éthique de l’ECCO :






« La restauration consiste à intervenir directement sur des biens culturels endommagés ou détériorés dans le but d'en faciliter la lecture tout en respectant autant que possible leur intégrité esthétique, historique et physique ».

Nature morte aux fleurs, ovale XVIIIe



Auteur 
Ecole française XVIIIe siècle.

Titre 
Nature morte aux fleurs
Dimensions 
Ovale : 47 x 58 cm

Technique 
huile sur toile



MONNOYER Jean-Baptiste
Musée des Beaux-Arts de Lille
Tableau décoratif représentant un vase en albâtre traité en grisaille sur lequel repose une composition florale. Ce motif, très représentatif de l’Ecole française du XVIIIe est issu des écoles du Nord (Hollande) et fait sans doute partie d’un ensemble peint destiné à la décoration d’une pièce dédiée à ce thème.
Nous pouvons rapprocher cette œuvre des compositions suivantes, même si ses dimensions et son motif demeurent plus modestes :

Anonyme XVIII Musée des Beaux-Art de Dijon
SPAENDONCK Gerard Van Fontainebleau

Jean-Baptiste BLAIN de FONTENAY
 Musée de FONTAINEBLEAU

Présentation de la problématique

L’œuvre souffre d’une amorce de soulèvement généralisé due a la pulvérulence de la préparation : aucune adhérence ne demeure entre la toile (armure toile) et la couche picturale. La composition a été reprise dans de nombreuses zones (repeints débordant largement sur l'original), trahissant une récurrence de l’altération.

Proposition de traitement

Un traitement fondamental doit être mené, pour rétablir l’adhésion entre la couche picturale et son support : cette intervention nécessite un démontage de l’œuvre, le changement de son châssis, une consolidation du support, un refixage généralisé.

Interventions

Après les opérations de support , le nettoyage est réalisé pour supprimer le vernis oxydé (mélange de ligroïne et d'éthanol) et les repeints débordants (DMSO et acétate d'éthyle).
Cette opération permet de mettre à jour la peinture et ses harmonies colorées, de supprimer les repeints  


début du nettoyage (bande latérale sur la droite)

nettoyage à mi parcours
 les zones blanches sont les mastics apparaissant sous les repeints anciens. les nouveaux mastics sont réalisés de la m^me couleur que la préparation 'rose).






Après nettoyage, les mastics sont appliqués et ragréés. Une première couche de couleur est posée comme fond des mastics : nous la poussons au maximum afin d'intégrer cette retouche sous le vernis. le ton de fond est à l'aquarelle pour être très facilement réversible pour le restaurateur qui devra restaurer à nouveau l'oeuvre, au siècle prochain?



Nettoyage d'un portrait stocké dans un grenier
















Châssis fixe à écharpe XIXe sur lequel est tendue une toile (standart n°15). L'ensemble est extrêmement encrassé et empoussiéré (très nombreuses déjections animales). Deux petits accidents avec enfoncement sur la face du tableau. La surface souffre d'un mouchetage de 70% par des déjections animales.





Le châssis porte l'étiquette "A la palette d'or / Bonnet", fournisseur d'articles de peintures et de dessin sis 52 Fossés de l'Intendance à Bordeaux.

Portrait de Marc-Antoine de Beaupoil

Cette œuvre rentoilée au début des années 1980 présente un état de conservation très mauvais et évolutif : d’importants soulèvements en toit apparaissent (il ne s’agit pas d’une désolidarisation de rentoilage mais de soulèvements de couche picturale seule) ; les protections visibles sur la face ont été posées pour pouvoir transporter l’œuvre le 1er novembre 2010 (papier de chanvre et méthyl-cellulose).

Les conditions habituelles de conservation étant mauvaises, les fluctuations de climat peuvent être à l’origine de ce phénomène, mais il est très probable que l’adhésif utilisé pour le rentoilage (colle de pâte) soit également incriminé dans les causes de la dégradation (pulvérulence des couches sous-jacentes).



Le traitement consiste à rétablir une bonne adhérence ainsi qu’une bonne planéité de l’ensemble :
 Différents tests ont été menés sur l’œuvre : de bons résultats sont donnés avec un refixage par la face, localisé, à la gélatine Rousselot GT 58 diluée à 4% : la colle est appliquée au pinceau ; pour assouplir la couche picturale, une chaleur diffuse (à l’aide d’une rampe infra-rouge) et locale (spatule chauffante) est appliquée (environ 50°C sur la surface picturale) à travers un film de polyester téréphtalate siliconé (Melinex). Le résultat (absence de chancis et bonne planéité) est jugé satisfaisant


 De nombreux repeints sont observés aux Uv :





 Après reprise de l'adhérence et de la planéité, le vernis est allégé (tests de Feller ci-dessous) et les repeints supprimés : la plupart des repeints sont placs sur des mastics débordant sur la couche picturale originale : ils sont supprimés au scalpel ou au bâtonnet; un nouveau refixage est alors réalisé, puis les mastics structurés.

 Fenêtres de tests d'allègement de vernis 
 Mélanges testés et cotons associés
Vue d'ensemble après allègement de vernis et suppression des repeints débordants.


Les mastics sont teintés à l'aquarelle puis l'ensemble du tableau est verni après évaporation des solvants.



Portrait d'un enfant de 9 ans au Cerceau. Leroy, 1841

Avant restauration                                               Après restauration

Cette huile sur toile de 1841 a été stockée dans le mauvaises conditions : la toile est déchirée (petits accrocs par le revers), plusieurs zones sont en soulèvement (écailles en arête de poisson), et de nombreuses usures ont entraîné des lacunes. Des déjections animales (chiures de mouches) et un encrassement important sont accumulés sur la face, tandis que le revers est altéré par de nombreux "scrupules", tels que des amas de plâtre, restes d'insectes, poussières, sables, etc.






L'oeuvre porte à son revers le cachet d'un  marchand de toiles : "Delarne", Papetier à Paris au milieu du XIXe siècle.

 L'examen sous lampe UV ci-dessus montre la présence d'un vernis épais (résine naturelle Dammar) et de nombreux repeints, notamment dans les deux angles supérieurs (fluorescence jaunâtre).

 Un dépoussiérage et un décrassage minutieux sont effectués sur la face et le revers. Si ce nettoyage au batonnet aqueux a permis (avec l'aide d'un scalpel pour désolidariser certaines zones) de nettoyer la surface peinte, l'aspect de surface souffre encore des restaurations antérieures, notamment des repeints débordants et désaccordés et du vernis épais et oxydé.

 Test d'allègement de vernis effectué dans la partie basse du gilet et le cerceau.
 Test d'allègement effectué à droite (carré visible bleu : l'oxydation du vernis est telle que le ciel, initialement bleu, apparaît verdâtre.)

Allègement de la partie droite avec un mélange composé de solvants à base d'alcool et de cétone : la différence de coloration est liée à la présence de vernis oxydé (à gauche) et la tonalité originale (à droite).