Suite de peintures de Jean-Claude DRAGOMIR (1920-1966) datées de 1961 à 1966.
Atelier de restauration de Pauline Helou-de La Grandière, restauratrice de peintures (tableaux anciens et modernes). Vous pourrez voir le déroulement d'une restauration du diagnostic au vernissage final, connaitre les détails des traitements effectués sur les oeuvres et voir l'évolution de la restauration quasiment au jour le jour.
Restauration du Portrait d'Antoine Perrenot, Cardinal de Granvelle
POrtrait du Cardinal de Granvelle, état avant restauration
Portrait du Cardinal de Granvelle, état après restauration
« Ce n'est donc pas le prince d'Espagne qui est derrière Simon Renard,
mais le cardinal de Granvelle.
Et derrière celui-ci, plus loin encore,
dans l'innommé et le non localisé,
il y a l'empereur : Charles Quint »
il y a l'empereur : Charles Quint »
(Victor Hugo, Hernani)
Le cardinal Antoine de Granvelle (1517-1586), succède à son père Nicolas Perrenot (1486-1550), comme Premier Conseiller de l'Empereur Charles Quint, et joue un rôle majeur au service des Habsbourg. Grand homme d'État, mécène et collectionneur, il complète les collections commencées par son père : sa collection a en partie comporté les artistes préférés des Habsbourg, tels que le Titien (voir le portrait de son père et de lui même) ou Leone Leoni, mais également Pieter Bruegel l'Ancien. Il rencontre aux Pays Bas Antonio Moro (voir son portrait et celui de son Nain par Moro conservés au Louvre) et le présenta à la cour de Madrid; il sponsorisa également Giambologna et se charga de sa première visite en Italie.
Antoine de Granvelle par Antonio Moro.
Gravure au burin de Nicolas III de Lamessin, d'après Lambert SUAVIUS
(MBA de Dole 2e moitié du XVIIe)
Il existe de nombreux portraits du Cardinal; les plus célèbres sont ceux exécutés par Antonio Moro (en 1549) et Le Titien (en 1548, conservé au Nelson Atkins Museum, 111.3 x 88.27 cm, Kansas City);
Il existerait un portrait du Cardinal par le Bronzino au Musée de Besançon (Correspondance de la Gazette des Beaux-Arts, septembre 1860 p.57)
Entre 1835 et 1840, Louis-Philippe commande son portrait à Ernest Meissonier pour son Musée Historique (32x26 cm, Conservé à Versailles). Une autre version a été peinte par Albert Gregorius en 1834-1835 (69x55cm, Versailles).
MEISSONIER, Cardinal de Granvelle (1840)
Jusqu'à une époque récente (reproduction du Cardinal de Granvelle sur des vitraux XXe en Belgique):
Spaensche tirannye in Nederlandt : Soulèvement des Pays Bas contre la tyrannie espagnole, avec la représentation du Cardinal de Granvelle dans le médaillon de droite.
Sa représentation en habit de Cardinal, avec sa barbe et tenant un livre existe sur une gravure (ci-dessous), dont une gravure est " la représentation du tableau de Besançon"
Et sur l'huile sur panneau de bois qui est aujourd'hui à l'atelier...
Ce dernier portrait représente donc le Cardinal en 1565-1575 (Portrait de Gaetano). Voir http://artic.ac-besancon.fr/Histoire_geographie/BJacquet/autres/granvelle.pps#278,1
Le cardinal est identifiable grâce à ses armes. Il est représenté en homme de Lettres et Mécènes, avec la représentation de deux livres reliés (voir sa bibliothèque, à Besançon); L'auteur du portrait évite pourtant de représenter ses bagues à l'anulaire et à l'auriculaire de la main gauche (voir les portraits du Titien et de Moro);
Le dessin est précis (le dessin sous-jacent est visible sous les traits du visage) et la touche fine; le panneau de bois est mince (amincit au XIXe?), biseauté. Peu d'indice nous permettent de dater avec exactitude ce portrait, mais la technique d'exécution et le réseau de craquelure laissent penser qu'il s'agit d'une représentation du XVIIIe siècle. Il pourrait s'agir d'une copie ou réduction du portrait du Musée de Besançon;
Un décrassage aqueux a permis de supprimer quelques crasses superficielles, le vernis a été allégé à l'aide de solvants organiques neutres (mélange majoritaire de Méthyl-éthyl-cétone). Après évaporation totale des solvants, un vernis à base de résine naturelle Dammar a été appliqué au spalter, puis pulvérisé.
La présentation après traitement est satisfaisante, mais l'aspect "granuleux" de la couche picturale n'a pas changé, puisqu'il s'agit d'un phénomène de litargeage : saponification des ions métalliques utilisés comme siccatifs avec les acides gras de l'huile: les micèles de sels métalliques s'agglomères pour donner ces granulats que l'on appelle protubérances de lithargeage (la litharge est l'oxide de plomb utilisé comme siccatif dans les huiles).
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