Jan van Huchtenburg ou Hughtenburg (1647 – 1733) scène de bataille

Petit format signé du monogramme de Huchtenburg HBf (HughtenBurg fecit) et daté de 1712 (?);
Bataille d'Huchtenburg : Etat avant intervention (après décadrage).

Pose de protection localisée avant refixage des écailles soulevées.

Suppression des scrupules : il s'agit des poussières accumulées entre le montant inférieur du châssis et la toile : ces poussières provoquent des déformations qui entraînent des soulèvements et pertes d'écailles.

Importance des poussières après suppression des scrupules.

Détail en cours d'allègement de vernis.


Analyse des bordures de la toile.

L'oeuvre été rentoilée (début XIXe) et possède des repeints et un vernis oxydé de cette période. Des
soulèvements (3 zones) apparaissent et sont traités en urgence (colle d'esturgeon 3%). L'allègement de vernis
réalisé (légroïne 70%-éthanol 30%) met en valeur l'harmonie colorée. Le degré d'oxydation des repeints (datant du rentoilage) est acceptable. L'ensemble est verni. 

Réintégration de la lacune unique à l'aquarelle sous vernis. 

Sécurisation des clés; pose de feutrine dans la feuillure du cadre, protection arrière en non tissé polyester.

L'oeuvre a ainsi réintégré sa collection après une restauration lui redonnant éclat en conservant sa patine.

Jean Lecomte de Nouy : Mort pour la Patrie, à Orsay


Du 24 septembre 2013 au 2 janvier 2014 se tient au Musée d'Orsay une exposition autour du Nu, (Masculin/Masculain. L'homme nu dans l'art de 1800 à nos Jours) ;


Pro Patria, nu de Lecomte de Nouy, a été traité avant de partir à Paris pour y être exposé.
Les bordures révèlent le réemploi d’une toile déjà peinte, au format plus important, que l’on peut dater de 1883 grâce à la signature au dos de la toile « 19 7bre 83 ». fragments de composition visibles sur les bordures.


Cette oeuvre avait été présentée au Salon de 1893, où une photographie ancienne (avant 1900) et les commentaires des critiques du Salon (Guy de Montgaillard, Lecomte du Noüy, Paris 1906) permettent de connaitre la composition initiale modifiée (scène de bataille contemporaine en arrière plan effacée ensuite pour éviter les commentaires politiques) ; cette reprise par l’artiste est antérieure à 1900 (acquisition par le musée).

Cette oeuvre a fait l'objet d'une restauration en 2004 par Nathalie Giffard de la Jaille, au cours de laquelle le support avait été traité (reprise de déformation), puis le nettoyage mené (décrassage et allègement de vernis). 

1.           Etat général de l’œuvre
Les moisissures sont présentes au revers (toile) et sur la face, particulièrement en partie basse. Le mycelium noir est très incrusté dans le réseau de craquelure et dans la toile. En dehors des moisissures, bon été général malgré la présence d’un réseau de craquelures complexe lié à l’histoire matérielle de l’œuvre ; Ce réseau de craquelures prématurées est généralisé et stable.
Le support présente quelques déformations directionnelles suivant le réseau de craquelures (contraintes liées à l’épaisseur de 2 couches picturales superposées et probablement amplifié suit à l’apport d’humidité lié au sinistre) ; des déformations convexes en parties basses liées à la présence de scrupules (petites échardes de bois du châssis supprimées partiellement).
Certaines craquelures sont observées comme pouvant présenter des amorces de soulèvement à terme, mais sont stables (à surveiller).
3 gouttes de résines sont observées à dextre : elles semblent avoir coulé avec l’apport accru d’humidité.

1.           Etat général du cadre
Sa restauration a été confiée à Sébastien David.

1.           Interventions

1.      Contrôle : Les zones de fragilité potentielle sont jugées stables et ne sont pas consolidées.
2.      Dépoussiérage : Un dépoussiérage important du revers et de la face est effectué (aspirateur Nilfisk avec Filtre Hepa, pinceaux propres et désinfectés).
3.      Traitement antifongique : Après dépoussiérage, un premier passage de nitrate d’éconazole[1] aqueux est effectué par pulvérisation contrôlée sur la face (avec compresses en cas de formations de gouttes à la surface), et au revers ; le châssis et les chants sont traités au pinceau. Après le premier passage, un dépoussiérage à l’éponge en latex microporeuse est effectué : une part importante du mycelium noir est supprimé, mais une autre partie reste piégée côté pictural dans le vernis, régénéré par la part d’alcool du fongicide (éconacide). Le second passage fongicide est effectué le lendemain, conformément aux prescriptions du laboratoire.
4.      Mesures conservatoires au revers : Les clés sont sécurisées, les scrupules supprimés et un dos protecteur à base de carton pHiCore est placé au revers.



[1] Econacide : solution fongicide au nitrate d’éconazole 2g/litre mise au point par le LRMH en solution aqueuse (France Organo Chimique).

Titre : Mort pour la Patrie
Auteur : Jean Lecomte du Nouÿ
Format : 1, 02m x 1, 80m




coulures de peinture / vernis

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